L’âge idéal d’après le Guardian : 29 ans. Bullshit!

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Une affirmation venue d’Angleterre suite à une étude sur 1500 anglais. 29 ans, serait l’âge idéal, selon ces « chercheurs », ou plutôt l’âge où on est le plus « populaire ». Vanité quand tu nous tiens…

Au-delà de la connerie sans nom de cette étude, il ressort quelques chiffres évidents sur le fait qu’à 29 ans, une grande partie des gens ont fini leurs études et se sont lancés dans le monde du travail, ils ont donc un réseau d’amis ou de connaissances qui s’étend. Soit, mais la popularité, 1) on s’en fout, est-ce la clé du bonheur ? Non. 2) la journaliste (qui a comme par hasard 29 ans) en déduit donc que 29 ans serait l’âge où l’on se sent le mieux, le plus serein. 20 ans n’étant plus le plus bel âge, on irait chercher plus loin. Ok, mais pourquoi fixer un âge précis  ? Chaque personne a un parcours différent, certains plus chaotiques que d’autres. Et surtout, qu’est -ce que c’est que cette pression absurde ? Ce n’est pas une course. Alors histoire de rassurer les jeunots, qui ne voient pas le bout du tunnel, les trentenaires en crise existentielle (ou pas), ainsi que les 40something and more, partageons nos expériences, voulez-vous ?  A 29 ans, t’étais heureux(se), toi ? Plus qu’aujourd’hui ?

moi sept 2009 ___ 28965_388010359129_4470614_n (Moi, à 29, souriante et bronzée après une semaine en Corse avec Monsieur grâce au CE, nos premières vacances ensemble, après une année difficile.)

Heu, non, beaucoup moins qu’aujourd’hui, c’est le moins qu’on puisse dire. Ma situation, à 29 ans, en 2009 :
Après une sous-location catastrophique, des colocs à droite à gauche, j’ai atterri dans le studio de 23m2 de Monsieur, il y a 2 ans, et ce n’est pas facile tous les jours. Je cherche activement un logement. Dans le parc locatif privé, mon dossier ne passe pas. Mes parents sont non imposables et ont encore mes petits frères à charge, donc pas de garantie parentale. Je suis en CDI depuis longtemps mais à temps partiel + pigiste + intérimaire +RSA partiel. Je travaille dur, mais aucun propriétaire n’est assez ouvert d’esprit pour regarder mon dossier. Je tente donc par le 1% logement de « la grosse boîte où je travaille à temps partiel », et là mon dossier ne rentre pas dans les cases. Je suis donc obligée de me dépacser. [J’ai retrouvé la dissolution de PACS lors de mon déménagement récemment…].

Au final il me faudra plus d’un an, même après cette procédure pour trouver un logement en région parisienne où mon dossier passe auprès du 1% logement et du bailleur social.
Côté fric, je vis avec environ 800€/mois. Côté boulot, à l’aube de mes 29 ans, j’ai une vie de schizo, où 2 jours par semaine, je suis conseillère clients SAV, un boulot alimentaire, plutôt chiant (répétitif). Mais il y a de bons moments avec mes collègues, et j’apprends le sens du service clients, toujours utile. Le reste du temps je fais un travail que j’aime passionnément mais qui ne me fait pas vivre : j’écris, je suis publiée (sur papier et internet), je vais à des projections presse, des confs presse et junkets dans des palaces parisiens. J’interviewe des artistes que j’admire etc. Mais je retombe vite de mon nuage quand je dois enfiler un gilet jaune fluo pour compter les voitures, vélibs ou piétons (selon la mission d’intérim), avec la crainte de croiser une attachée de presse, qui ne comprendrait pas ma double/triple casquette.

danaideswaterhouse (Tonneau des Danaïdes, bosser encore et encore sans en voir la fin, sans amélioration… Cette image décrit bien mon ressenti de l’époque.)

Donc globalement, je suis angoissée à cause du fric, du boulot, de la recherche d’appart qui n’avance pas, de la sensation de m’imposer dans le studio de mon copain, qui n’était pas préparé à ça, et perd patience parfois (à juste titre)…

J’ai 29 ans et je ne suis pas heureuse, je vivote, il y a quand même des bons jours, mais globalement c’est un long tunnel obscur. Cette situation instable va durer encore un an, pour l’appart (ouf), et côté boulot 2 ans, avec enfin du mieux en janvier 2011.
Alors, le Guardian et tous les autres donneurs de leçons, vos statistiques à la con, vous savez où vous pouvez vous les mettre. Je suis bien plus heureuse à 34 ans que je ne l’étais à 29 ans, ou à 25 ans (chez mes parents, dans un lit superposé), et j’espère l’être plus encore d’année en année.

Battez-vous pour tenter de réaliser vos rêves, être heureux et partager ça avec ceux que vous aimez. Et ne laissez personne vous dire que vous êtes en retard sur les autres, sur la trajectoire « normale ». Chacun sa route, chacun son chemin, chacun son rêve, chacun son destin, comme dirait l’autre (oui j’ai des références de trentenaire, j’assume !).

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